Festival Zero Waste

Je suis allée au Festival Zero Waste 2016, les trois jours, du jeudi 30 juin au samedi 2 juillet. Il y avait beaucoup de participants, le samedi c’était même complet!. A la buvette, il y avait le système des gobelets réutilisables avec consigne, des boissons chaudes servies dans des thermos, thé, café, tisanes. Les repas du midi étaient végétariens, avec des produits bio-locaux et la vaisselle réutilisable.De nombreuses initiatives ont été présentées, je ne sais plus qui a dit quoi, je partage en vrac quelques découvertes et coups de coeur.

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Présentation d’entreprises qui cherchent à raisonner sur le long terme, dont une, qui  se destine à proposer une machine à laver increvable, un produit anti-obsolescence programmée. Tout se joue dès la conception, notamment sur le choix des vis, pour faciliter ou non la réparation. J’apprends qu’un grand groupe très connu, a créé ses propres vis, pour que la réparabilité des produits soit compliquée, c’est révoltant. Certains boîtiers sont collés au lieu d’avoir une fermeture mécanique, du coup le simple fait de vouloir ouvrir risque d’endommager à tout jamais l’appareil. Les pays où on jette le plus, sont les pays où il n’y a pas de réparateurs, il faut éviter les déserts de la réparation. Quand on cherche à faire des produits réparables, finalement on revient à construire avec des basiques. Vive l’Open Source qui facilite à l’extrême la réparabilité. Il faut sortir du circuit linéaire: fabrication –> utilisation–> déchet.

La conférence, la plus enflammée et fougueuse a été, pour moi,celle de jeudi après midi, « Qu’est ce qu’une ville Zéro Déchet? » avec de véritables pionniers du Zero Déchet. L’américain de San Francisco, Robert Reed, a fait un exposé passionné sur la collecte de bio déchets  en commentant uniquement des photos, pas de texte.

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Photo Eric Coquelin

L’Italien Rossanon Ercollini qui a lutté contre un incinérateur en Italie a fait un plaidoyer époustouflant.

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photo Eric Coquelin

Le cas de Roubaix avec l’élu Alexandre Garcin, est très prometteur. 100 familles sont invitées à peser leurs déchets. Pendant une année, la ville leur fournit une balance et organise des ateliers.  Objectif d’une ville Zero Déchet: 50kg/hab/an ( à comparer au chiffre actuel 295kg/hab/an). Et c’est à ce moment que je découvre que j’ai déjà atteint cet objectif et même dépassé! Dernière pesée 4,4kg d’ordure ménager en un mois pour 2 adultes et 2 ados, donc environ 13,2kg/personne/an.

J’ai alterné entre ateliers et conférences. L’Atelier lasagnes au jardin, permet de recréer du sol en écoulant des déchets verts et des bio déchets.

photo Eric Coquelin
photo Eric Coquelin

Conférence avec Cyril Dion, vraiment un chouette moment avec notamment son conseil: « Que feriez vous si vous aviez suffisamment de moyens financiers, pour ne pas travailler? Faites le dès demain. » Grand coup de coeur pour la conférence avec Philippe Bihouix, sur les « low  Tech ». Il a exposé les effets nuisibles des « High Tech », le cycle des métaux, l’usage dispersif,  ex: les alliages pour solidifier des métaux, qui du coup en fin d’usage, rendent ces métaux irrécupérables. Sa conférence est très accessible, très claire et facile à comprendre et ponctuée de nombreux exemples du quotidien. Ainsi, j’ai même acheté son livre.

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Atelier le cycle de vie d’un jean, ça commence par la fabrication de pesticide!
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photo Eric Coquelin

Atelier « Les épluchures »: atelier animé par Marie Cochard qui a écrit le livre: « Les épluchures ».Quand les rebuts deviennent ressources et même richesse. La peau des pommes de terre contient 100 fois plus de nutriments que la chair!  Je découvre une multitude de solutions pour utiliser de façon très utile les épluchures, pépins, noyaux et cela permet d’éviter d’alimenter les poubelles.

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Beaucoup de discussions dans les allées, à la buvette, dans les file d’attentes pour les repas.

Je n’ai rien pris à la boutique, par contre au coin livre, j’en ai acheté trois. Tous les exemplaires du livre « Les épluchures » ont été vendus rapidement, j’ai bien fait de ne pas hésiter trop longtemps.

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Le samedi matin, je suis arrivée bien en avance et j’ai pu être assise quasiment au premier rang pour la Conférence de Béa Johnson. La salle est comble, une partie de l’assistance est debout. Son discours est bien rodé, c’est la deuxième fois que je l’entends. Elle est très chic, avec sa robe drapée, et pourtant toute sa tenue provient de la récupération. Elle sort à un moment de son sac, le bocal, millésime 2015, qui contient les déchets de sa famille pour l’année 2015. Il fait seulement 1/2L! Pour elle, »Acheter c’est voter! Faites vous entendre »; ses expressions pour refuser: « Je ne peux pas accepter, je suis « famille Zero Déchet » ». Sa détermination m’impressionne. Pour elle,pas question de boire un liquide qui provient d’un emballage en plastique, même occasionnellement! Elle témoigne qu’une fois, lors d’un séjour à l’étranger, l’eau potable était disponible uniquement en bouteille plastique, alors elle s’est rabattue sur des eaux bouillies, du thé.

Intervention de Négawatt: à voir et entendre. Le modèle prédateur est à bout de souffle, à changer.

L’après midi, intervention très attendue de la Famille (presque) Zéro Déchet, présentée par Jérémy Pichon, pour le bonheur de toutes ses groupies, même si c’est seulement 15mn. Heureusement, il reste sur scène plus longtemps car il anime la table ronde suivante, sur les familles « Zéro Déchet ». Les témoignages, basés sur du vécu, sont captivants.

A 18h, FAQ, discussions animées par des blogueuses. Je vais à celle concernant les vêtements, animée par Camille, du blog « Fabriqué en Utopie »: « Comment s’habiller en mode Zéro Déchet? ». Les échanges sont très intéressants.

Atelier carnet: je fais déjà mes propres carnets à base de récupération, mais je n’avais pas eu l’idée pour les couvertures cartonnées d’utiliser les emballages puis de les recouvrir par  de beaux papiers réutilisés.

Et j’ai terminé par un atelier sur l’eco-frugalité, atelier également très intéressant.

J’ai passé trois journées particulièrement intenses, riches en découvertes, et vraiment réjouissantes.

 

5 réflexions sur « Festival Zero Waste »

    1. Marie-régine, comme tu as raison! Quand j’y réfléchis, le faire en famille est quand même plus fastidieux étant donné que c’est moi qui impulse la démarche. Du coup j’ai posé la question à mes filles « comment vivent elles l’aventure », et avec leur réponses j’en ai fait un billet.

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